La trilogie du Seigneur des Anneaux, de Tolkien

Grand fan de la trilogie du Seigneur des Anneaux (la version films de Peter Jackson), j’ai décidé, au début de l’été, de me lancer dans la lecture des romans de Tolkien. Trois livres, La Fraternité de l’anneau, Les deux tours et Le retour du Roi, que j’ai dévoré avec beaucoup de plaisir.

J’invite avec force l’ensemble des fans des films à se plonger dans les livres. On dit, souvent, qu’il est mieux de d’abord lire les livres puis de regarder les films, la littérature ayant plus belle côte que le cinéma. Je crois que l’on peut dire, pour ce qui me concerne, que c’est précisément l’inverse qui a fonctionné. Les films de Jackson ayant réveillé, chez moi, une envie d’approfondir l’univers de la Terre du milieu, de découvrir plus de détails.

Deux épopées

En réalité, la lecture des romans, si elle est très proche des films, est aussi franchement différente. Bien entendu, vous avez du mal à voir d’autres visages que ceux des acteurs de Frodo, Sam, Aragorn, ou Eowyn, lorsque vous parcourrez les pages de la trilogie, mais les faits, les histoires, la façon d’arriver d’un point à un autre, ne sont pas les mêmes. Et cela fait que les personnages sont différents et les histoires de nouvelles épopées. On découvre, par exemple, des personnages pas présents dans les films, comme Tom Bombadil, espèce d’homme très jovial, avec des pouvoirs magiques, présent bien avant le monde. Il vit avec sa femme (elle même une forme de déesse) aux frontières du Conté, juste après la Vieille forêt, juste avant les Tertres, sur la route de Fendeval la demeure d’Elrond le semi-Elfe.

On découvre également les hommes, étranges et trapus, de la forêt de Druadan, prêtant main forte à l’armée des Rohirim se rendant sur les champs du Pelenor, au Gondor, alors que la citée de Minas Tirith est envahie par les orques du Mordor.

Je m’arrête à ces deux exemples mais d’autres personnages sont à découvrir.

Une complexité mieux exploitée

Ce qui, dans les films, n’est pas du tout présent, c’est la complexité « ethnique », psychologique et politique des armées du Mordor (et, dans une autre mesure, de celles du Gondor et du Rohan). Entre les armées de Saruman, du Mordor, ou encore des montagnes du nord et des Monts Brumeux, il y a de vraies différences. Les soldats ont des caractères physiques qui divergent (orque, uruk, gobelin). Mais surtout, de nombreux hommes participent à la guerre avec Sauron (cela existe dans le film mais c’est bien plus précis et important dans les livres). Bref, le Mal, incarné par Sauron, se diffuse. Il tient les gens. Les fidèles réels ne sont pas si nombreux, la majorité est sous emprise. Y compris, d’ailleurs, cette emprise est présente chez celles et ceux qui luttent contre Sauron (comme Denethor), et cela va jusqu’à des soumissions ou des ralliements, certains partisans de Sauron sont, en réalité, soumis à un sort les obligeant à servir le Mal. Ils ne sont pas « mauvais » réellement (Langue de Serpent, Saruman, plusieurs milliers d’esclaves Orques…), mais le mal est en chacun. Dans un autre genre, la dualité de Gollum (qui est une forme d’égoïsme) est poussée bien plus loin que dans les films (même si, pour le coup, Peter Jackson donne à Gollum un rôle prépondérant).

Enfin, la complexité des Hobbits n’est pas exploitée, elle non-plus, dans les livres. Cela a pourtant un rôle important dans les livres, puisque, justement, les différentes caractéristiques déterminent les comportements des Hobbits (notamment au moment de la bataille du Conté, voir après).

D’une façon générale, les livres montrent bien plus de différences, de particularités (chez les hommes aussi, les soldats du Rohan, par exemple, étant des hommes du Nord, avec des physiques particuliers et une culture différente).

Des parties de l’histoire oubliées

Enfin, je terminerai sur un autre choix étonnant de la part de Jackson, c’est à la toute fin, et le fait de supprimer une bataille : celle du Conté. Au retour de la guerre, à la fin du Retour du Roi, les hobbits, avec Pippin, Sam et Merry à leur tête (Frodo est plus à l’écart) doivent organiser la bataille contre Saruman (qui meurt à la toute fin dans les livres) qui a fait du Conté un pays colonisé pour y faire vivre son idéologie de destruction. Cette bataille (plus que celle de Minas Tirith) est, d’une certaine façon, la fin du monde de la magie, et le début d’un nouvel Age, la fin d’une histoire et l’entrée dans l’Age des hommes, tout aussi complexe, mais sans magie.

Je conseille de vous jeter sur cette lecture si vous ne l’avez pas encore fait : vous passerez un très bon moment, prolongeant les films. Je me lance, désormais, dans la trilogie littéraire du Hobbit, Un voyage inattendu, La désolation de Smaug et La bataille des cinq armées.

Pour aller plus loin :

Alexandre Raguet

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