Inondations, tempêtes, sécheresses : solidarités et mesures d’urgence sociales et écologiques

Cela fait maintenant de longs jours que des inondations frappent la France, et particulièrement notre Région Nouvelle-Aquitaine. La Charente, la Garonne, la Vienne, le Clain, la Dordogne, pour ne citer qu’elles, sont en crues. Plusieurs villes, villages, connaissent la montée des eaux jusque dans les rues, dans les logements, dans les caves et parkings. Des habitantEs ont été évacués de leurs domiciles, notamment à Saintes (17), et d’autres sont ravitaillés par les pompiers en bateau.

Nous apportons notre solidarité aux personnes qui vivent des moments difficiles.

Nous voulons aussi alerter sur la situation écologique et sociale que nous connaissons.

Les inondations ne sont qu’une expression du dérèglement climatique. Si l’on prend un peu de recul, nous nous apercevons que ce phénomène de catastrophe naturelle s’additionne à bien d’autres, de plus en plus fréquentes. Aussi, chaque année maintenant, nous connaissons des périodes de canicule, et avec elles des incendies, des ruisseaux et rivières qui s’assèchent. Les orages violents sont également de plus en plus nombreux, tout comme les tempêtes.

Le réchauffement climatique à l’œuvre a déjà des conséquences sur nos vies, alors que la température va encore augmenter. D’après les projections de Météo France, en 2100, la France verra sa température augmenter, en moyenne, de 3,9°C, et l’été verra des pics de chaleur à 50°C. Ces chiffres font froid dans le dos : 3,9°C en plus voudrait dire une multiplication encore plus importante des catastrophes naturelles, mais aussi une montée des océans et des mers, des sécheresses plus puissantes, plus longues, des rivières, des espèces (animales et végétales) qui disparaissent, des cultures qui deviennent impossibles avec la raréfaction de l’eau, des drames humains supplémentaires… Les terres, plus sèches, avec des arbres et une végétalisation moins présents, n’absorberaient pas l’eau des orages encore plus violents avec de tels niveaux de température. Bref, s’il n’y a pas des mesures d’urgence prises pour arrêter la pollution atmosphérique et pour limiter les dégâts, nous courrons tout droit à la catastrophe.

Les premières victimes, comme aujourd’hui, seront les plus pauvres, les plus vulnérables. D’abord dans les pays du Sud, les pays les plus pauvres étant déjà les plus touchés par la montée des eaux ou le colonialisme moderne (extractions de l’uranium, du pétrole, de certaines essences de bois ou de plantes). Mais dans les pays riches, les plus pauvres trinquent et trinqueront encore plus demain, eux aussi. Les inondations du moment touchent les habitations, ce qui est déjà très difficile à vivre, mais elles touchent aussi celles et ceux qui n’ont pas de logements, les plus pauvres d’entre-nous. Par exemple, des migrants vivent par centaines, par milliers, dans des camps de type bidonville, ne pouvant pas lutter contre une montée des eaux trop fortes. Mais les inondations ne représentent qu’un moment difficile pour les sans logis, les mal logés, pour celles et ceux ne pouvant payer le chauffage. Pour elles et eux, le réchauffement climatique et ses conséquences sont déjà présents toute l’année. Il y a peu, c’est le grand froid qui frappé. Et chaque catastrophe climatique apporte sa peine : comment supporter une tempête, une canicule, un incendie sans un logement décent ? Ce n’est déjà pas simple de faire avec…

Nous formulons un certain nombre de mesures d’urgence sociales et écologiques :

– la réquisition des logements vacants : un toit est un droit, il est normal de répartir les richesses pour que tout le monde soit logé convenablement

– projet de rénovation publique du logement, pour une isolation performante (permettant de la fraîcheur en été), et des logis écologiques (mode de chauffage notamment)

– dé-bétonisation des villes : l’eau s’accumule d’autant plus que le bitume n’absorbe rien, il facilite même le déplacement rapide de l’eau

– stopper les constructions dans les zones humides, où la nature doit prospérer (arbres, animaux, rivières)

– en finir avec le déplacement lourd dans les villes : développer les transports collectifs gratuits et les déplacements légers

– refuser tout projet d’autoroute (notamment, dans la région, entre Poitiers et Limoges) qui ne ferait qu’amplifier les phénomènes d’inondations, en plus de promouvoir la voiture individuelle

– développement d’une agriculture paysanne, écologique, à taille humaine : nous savons, par exemple, que les inondations, mais aussi les sécheresses, sont plus importantes du fait de l’absence d’arbres, de haies.

– une végétalisation des villes et villages, afin de sortir du tout minéral, qui favorise les inondations et augmente la température lors des sécheresses

– stopper les constructions lourdes : nous savons désormais que les villes du monde entier s’affaissent, ce qui facilite, là-encore, les inondations

– socialiser les grandes entreprises de l’énergie et les banques, créer un monopôle public de l’énergie et un monopôle public bancaire

Nous rappelons, une fois de plus, toute notre solidarité avec les personnes victimes des catastrophes en cours. Nous défendrons, dans les prochaines semaines, les propositions sus-nommées. Toutefois, c’est toutes et tous ensemble que nous devrons les porter. C’est par nos luttes collectives, contre le capitalisme, que nous imposerons un tel programme.

Alexandre Raguet

Un commentaire sur “Inondations, tempêtes, sécheresses : solidarités et mesures d’urgence sociales et écologiques

  1. Je partage tout à fait les constatations d’Alexandre RAGUET sur les conséquences du changement climatique ainsi que ces propositions de solutions à mettre en place de toute URGENCE.
    Dans les effets du changement climatique, je rajouterai les transports de poussières de sable à travers le Monde, comme ceux visibles en Poitou ce samedi 6 février 2021 où toute la journée le ciel avait une pâleur rouge à l’Est. Il s’agissait d’une tempête de vent qui avait ses origines en Afrique Sahélienne et qui transportait des tonnes de poussières de sable du Sahara. Il est fort à parier que ces poussières contenaient des poussières de la mine d’extraction à ciel ouvert d’uranium à Arlit au Niger. Bonjour nos poumons.
    A voir le film d’une jeune réalisatrice Nigérienne native d’Arlit, Amina AWEIRA
    « la colère dans le vent »
    https://vraivrai-films.fr/en/anger_in_the_wind
    Distribué par le poitevin « Vrais vrais films »
    Film projeté au Castille de Poitiers en novembre 2016.
    Rappelons que la mine de « Yellow coke » d’Arlit représente plus du tiers de nos importations de cette matière première indispensable au fonctionnement de nos 58 réacteurs nucléaires d’EDF et pour la fabrication en Plutonium de nos bombes nucléaires et autres objets de décimation de l »espèce humaine. Rappelons encore que la France est le troisième pays fabricant et exportateur de ces armes destructives qu’elle destine souvent aux pires dictatures. Nous pouvons faire encore un effort pour l’accueil des migrants pour cause de conflits, chassés sous nos bombes bien françaises ou d’ailleurs.
    Signons massivement le manifeste contre les armes nucléaires et autres ces gabegies du modernisme militaire.
    Pour terminer, rappelons aussi la présente de plus de 5000 de nos soldats de la force BARKANNE au Nord Mali. Pensez vous vraiment qu’il s’agit de défendre les peuples maliens et de la région? Non il s’git de défendre notre précieux approvisionnement en Uranium d’Arlit. Mine d’AREVA où eu lieu dans la nuit du mercredi 15 septembre 2010, la plus grosse prise d’otages sur un site d’Areva, 7 otages dont 5 français salariés de notre entreprise nationale.
    https://www.liberation.fr/planete/2010/09/17/niger-prise-d-otages-dans-le-fief-d-areva_679591/
    Jean Luc HERPIN Mignaloux Beauvoir

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