Pour occuper le confinement j’ai tenté de lire le dernier livre de Yuval Noah Harari, ’21 leçons pour le 21ème siècle’. Je ne vais sans doute (certainement) pas le terminer parce-qu’il me dérange profondément, comme son premier best-seller ‘Sapiens – Une brève histoire de l’humanité’, que j’avais eu l’occasion de lire, entièrement celui-ci. J’avais pas vraiment pris le temps à l’époque (y a 3 ou 4 ans) de mettre des mots sur ce malaise, mais comme je le retrouve totalement dans son petit dernier, je vais essayer, parce-que ce mec a une façon de diluer son idéologie dans des arguments apparemment de bon sens qui ne semble pas choquer grand monde (best-seller mondial !). Il est même encensé, présenté comme un grand penseur contemporain, par certaines personnalités (on verra qui à la fin). Je vais donc essayer de décrire sa pensée en résumant dans les grandes lignes ce que j’en ai compris.
J’ai pas l’habitude de me lancer dans des chroniques comme ça, je prends pas de notes quand je lis, donc je sors tout de suite mon plus beau joker, ça permettra de mettre son raisonnement en lumière et de lancer la machine, une citation de son premier ouvrage (retrouvée grâce au lien que je vous colle à la fin, rendez-vous en bas) : « Homo sapiens provoqua l’extinction de près de la moitié des grands animaux de la planète, bien avant que l’homme n’invente la roue, l’écriture ou les outils de fer » (p. 95, du premier livre donc). Faut prendre un peu le temps, c’est du lourd.
Première idée, homo sapiens est un excité de la gâchette qui tire sur tout ce qui bouge, c’est plus fort que lui il n’y peut rien, bref, dès le départ il attribue à l’humanité dans son ensemble la psychologie d’un survivaliste texan paranoïaque, ce qui n’est pas drôle parce que c’est un lieu commun que même les scientifiques (les vrais) ont du mal à démêler (l’astrophysicien Aurélien Barrau a tenu des propos similaires, mais pour des raison très différentes donc je lui pardonne) : des espèces, végétales et animales, disparaissent régulièrement, c’est le jeu de l’évolution, et ces extinctions des grands mammifères coïncident aussi, pour ce qu’on en sait, avec des variations climatiques importantes (ce qui peut jouer sur l’alimentation, la reproduction, les maladies, rien d’important quoi). Nous y avons certainement contribué aussi, on était là et on n’oubliait pas de les manger, certes, mais attribuer cette responsabilité aux seuls humains est exagéré et surtout très commode d’un point de vue idéologique, parce que ça laisse entendre que la situation actuelle (si, vous savez, la 6ème extinction de masse, les préhistoriques peuvent aller se rhabiller avec leurs peaux de mammouths) ne serait pas vraiment de notre faute (à nous occidentaux), c’est notre nature (à nous homo sapiens), notre instinct : détruire et consommer jusqu’à extinction. Et puis c’est le prix du progrès. Donc ça vaut le coup.
Deuxième idée, la meilleure, et là suffit de lire les mots : il y a des homo sapiens, qui lavent leurs cheveux sales dans le sang frais de leurs victimes, et des hommes, qui inventent (inutile d’espérer lire quelque chose sur les femmes et leur oppression, elles sont diluées dans les hommes). On trouve là une curieuse mais dégueulasse réactivation du concept de sous-homme, et qu’on retrouve un peu partout en filigrane dans son « oeuvre » : il y a homo sapiens, l’humain biologique, et l’homme, l’humain civilisé. Zéro complexe. Il est d’ordinaire plus subtil que ça.
Et troisième idée, révélatrice aussi, il minimise sans en avoir l’air l’importance des inventions d’avant la roue (nombreuses, genre le feu, la taille du silex, la cuisine, la couture, la peinture, la musique, la danse, les mythes, rien d’important quoi), et là faut pas compter sur lui pour développer mais les trois inventions qu’il cite et semble considérer comme les seules pertinentes sont justement
celles que l’on rattache au néolithique, où l’on situe l’invention de l’agriculture (en réalité très progressive, amorcée des milliers d’années auparavant, entre deux massacres de mammouths, soit en plein paléolithique), autrement dit les inventions qui vont permettre à homo sapiens de rentrer (enfin) dans l’histoire (donc la civilisation, le progrès). Lui il appelle ça la « seconde révolution ». Gardons bien à l’esprit qu’il s’agit d’une révolution civilisatrice.
Mais Dame, si c’est la deuxième, c’est bien qu’il doit y en avoir une première ! En effet, et il la situe plus ou moins 70000 ans avant le présent (pourquoi ? Difficile à dire, même pour lui, mais c’est comme ça, accordons-lui sa licence artistique), l’appelle « révolution cognitive », et elle est proprement géniale : tout d’un coup, on sait pas pourquoi, les mystères de l’évolution, homo sapiens se met à parler, à penser, à se projeter, de façon complexe. Avant, on sait pas trop, mais surtout il n’en parle pas trop parce que ça risque de tout compliquer. Donc pour expliquer un peu, avant, ça englobe en toute simplicité toutes les autres espèces humaines et homininés, nos cousins et cousines plus ou moins lointains : Néanderthal, Erectus, les Australopithèques… des animaux quoi. Espèces que les découvertes scientifiques de la dernière décennie décrivent plutôt bien d’ailleurs : on sait ainsi que les premiers tailleurs de pierre sont des Australopithèques (premières traces proches de 3,5 MILLIONS d’années avant le présent environ), que le feu est domestiqué par Erectus (premières traces vers moins d’1 MILLION d’années), que Néanderthal enterrait ses morts et peut-être dessinait, etc. Toutes ces activités nécessitent un cerveau élaboré, une société complexe et surtout un langage. On sait aussi que homo sapiens (300000 ans au compteur, ce que YNH semble oublier) s’est reproduit au cours de son existence avec à peu près tous ses cousins (Néanderthal et Dénisova de façon certaine, plus d’autres traces de matériel génétique qui nous viennent d’Afrique, d’Asie, mais encore non-identifiées), on peut quand même supposer que pour y parvenir avec des partenaires aussi sophistiqués ils aient eu la capacité de communiquer de façon un peu subtile bien avant 70000 ans. En tout cas ça démontre un processus de spécialisation très lent, une évolution incluant plusieurs espèces dans un arbre évolutionniste touffu comme la forêt amazonienne (avant passage des bulldozers). En fait, les seules inventions (qui me viennent à l’esprit) d’homo sapiens apparues dans la période retenue par YNH dont on est certain sont le propulseur, l’arc, l’hameçon et l’aiguille à coudre (ce qui n’est pas rien, mais n’est pas tout). Mais ces preuves ne sont pas assez pertinentes pour YNH, chantre de la disruption (ça vous rappelle quelqu’un ?) qui préfère nous vendre une révolution cognitive qui se serait mise en place en quelques milliers d’années et qui aurait sorti l’humanité de l’animalité pour la lancer sur une voie qui ne pouvait donc la mener qu’à la seule issue envisageable, la civilisation. Et là le tableau se dessine sous nos yeux : avant 70000 ans, homo (pas encore sapiens du coup) est un animal, après la première révolution cognitive homo sapiens est un humain bestial (« Pris un par un, voire dix par dix, nous sommes fâcheusement semblables aux chimpanzés. Des différences significatives ne commencent à apparaître que lorsque nous franchissons le seuil de 150 individus ; quand nous atteignons les 1500-2000 individus, les différences sont stupéfiantes » p. 51, et précisons tout de suite pour apprécier sa comparaison à sa juste valeur que les groupes de chasseurs-cueilleurs, même actuels, dépassent rarement les 150 individus, ce que YNH n’oublie pas du tout), et après la deuxième révolution néolithique il est enfin un homme en voie de civilisation ! Remarquons que sa prétendue révolution cognitive devait être plutôt marginale s’il est si difficile de nous différencier du chimpanzé, mais passons. Il progresse ! Mais grâce à quoi ? On ne comprend pas vraiment, sauf si on admet, humblement, comme lui, que ce progrès est un processus naturel, biologique, et donc
inéluctable et irréversible. Pas du tout un processus culturel, social, politique. Coucou le XIXème siècle.
A partir de cette seconde révolution, on arrive aux périodes historiques qui nous sont plus familières, qu’il va bien falloir expliquer, et dont le déroulé peut se résumer ainsi : avec l’agriculture, l’homme perfectionne avec ravissement le système de possession, d’accumulation et de domination qui le mène sur cette nouvelle voie (la civilisation hein), riche en aventures et inventions qui aboutiront au capitalisme que l’on connaît (la civilisation, pour de bon cette fois). Qu’importent les particularités culturelles des différentes sociétés évoquées, la seule caractéristique pertinente étant le degré de raffinement des procédés d’accumulation des richesses, marqués par le progrès technique. Qu’importent aussi les différents rapports de force ayant traversé les époques, YNH adopte un point de vue surplombant et téléologique qui embrasse invariablement le point des vue des vainqueurs, des puissants, dont la domination n’a même pas à être justifiée tant elle est naturelle (c’est dire si on peut lui faire confiance en tant qu’historien) : vous n’entendrez pas ou si peu parler d’esclavage, de patriarcat… C’est à peine s’il met ses idées sur le progrès technique en relation avec les différents systèmes économiques ou politiques qui les ont vu naître, ça ne sert à rien puisqu’elles ne sont que des formes plus ou moins abouties du capitalisme, qui est le seul fonctionnement social naturel de l’homme, son instinct (demandez aux mammouths). Il veut toujours plus de pouvoir, de confort, de technologie, de longévité : il ne peut pas être satisfait, c’est dans sa nature, il faut qu’il PROGRESSE.
Donc comme c’est très compliqué d’expliquer brièvement comment on a bien progressé en parlant de cultures, de sociétés, de systèmes politiques, YNH ne va pas s’en occuper, et va plutôt se concentrer sur le révélateur ultime de la civilisation : la rationalité. Au début de la civilisation les hommes ne sont pas rationnels, ils croient en des dieux, ils leur font des sacrifices, bla bla bla, et à la fin ils sont rationnels, ils croient en l’argent, au marché, à la science (ça valait le coup d’être patient). Et on sent bien la valeur morale qu’il place dans ce progrès, il est la condition de la survie de la civilisation, la raison d’être de l’humanité, et tout ce qui peut nous en éloigner est suicidaire (mais pas la crise écologique et climatique qui en découle). Et là on a une pensée émue pour toutes ces sociétés qui, dans le passé ou le présent (et aussi chez nous, les ZAD, la décroissance), ont défendu et défendent des modes de vie connectés à et respectueux de la nature, on pense aux classes sociales qui n’ont pas ou moins accès à ce fameux progrès, dont il ne parle JAMAIS, jamais il ne parle de lutte des classes, de domination raciale ou sexiste, des contestations, des chemins de traverse, des expériences sociales et politiques alternatives, il est historien mais on dirait que pour lui ça n’existe pas, ça n’est qu’un bruit diffus sur la mélodie harmonieuse du progrès, on se rappelle qu’il ne nie pas leur existence, le malin, ce sont juste des attardés (des homo sapiens, des hommes biologiques mais irrationnels) donc négligeables, pas besoin d’en parler sérieusement, ce que l’on retrouve jusque dans le sous-titre de son premier ouvrage : une BREVE histoire de l’humanité ! Sereinement le mec assume de résumer une (des !) histoire(s) de l’humanité en quelques centaines de pages (c’est ce qu’on appelle un projet ambitieux, prenez-en de la graine les historiens) et ce en s’appuyant sur une grille d’analyse qu’il faut bien décrire comme occidentale et capitaliste, ce qui est, faut admettre, tout à fait novateur et permet d’évacuer aisément toute histoire divergente (re-coucou le XIXème siècle). On découpe tout ce qui dépasse et on force pour que ça rentre bien dans le moule. Notons qu’il n’écrit jamais « capitaliste », ça doit faire tâche, il écrit « libéral », parce que
ce qui pousse l’homme (civilisé) dans cette course à l’accumulation rationnelle, bien sûr, c’est l’appel de la liberté.
On va retrouver cette méthode de simplification à l’oeuvre dans ses analyses sur l’histoire plus récente, parce-qu’évidemment il est bien obligé de parler de notre civilisation thermo-industrielle carbonée de temps en temps, et là ça devient drôle, je vous la fais courte : le libéralisme, donc, existe depuis que l’homme est homme (et pas homo sapiens), c’est un comportement naturel qui évolue (progresse) en bien le plus souvent, sauf quand des fois ça donne le fascisme, mais c’est à cause des pauvres ignorants qui votent mal et donc hitler, c’était pas bien et d’ailleurs ils ont perdu, quant aux communistes c’était bien tenté mais ils ont tout compris de travers et d’ailleurs ils ont aussi perdu, du coup le libéralisme c’est bien et d’ailleurs ils ont gagné. Ce qui tombe très bien parce que le libéralisme c’est la liberté, inutile donc d’y chercher des rapports de domination (de classe, de sexe ou de race, donc, je me répète), seule la liberté et les aptitudes individuelles à en jouir correctement permettent d’expliquer les inégalités. On apprendra au détour d’une phrase, ravis, que reagan et thatcher (de mémoire, donc sans garantie, c’est la seule fois qu’il mentionne une femme, coucou les femmes !) sont de grands défenseurs de la liberté, et que ça serait bien de pas l’oublier même si on est libre (ouf) de pas être d’accord avec tout ce qu’ils on fait… Voilà. Libres de voter pour le patronat, en gros. Re-re-coucou le XIXème siècle.
Mais le tableau n’est pas encore complet, non ? Ben non, deux révolutions c’est tout pérave, ça fait mal fini, on aime la tradition donc il en faut une troisième : la révolution de la technologie numérique bien sûr ! Autrement dit le turfu, résumé dans le titre de son deuxième livre (que j’ai pas lu mais c’est pas grave, le sujet est si important qu’il l’aborde à la fin du premier et qu’il le reprend dans le troisième) : ‘Homo Deus – Une brève histoire du futur’. Ben ouais, l’homme devenu divin. C’est important, mais heureusement il nous la fait brève, de quoi compléter définitivement le tableau de la brève histoire de l’humanité. Et là ça devient (un peu) subtil, on change (vite fait) de méthode : là où la simplification à l’extrême permettait un révisionnisme historique et une naturalisation des processus culturels, on voit dans le futur apparaître, enfin, (un peu) les opprimés, (vite fait) les rapports de force, (vaguement) les intérêts divergents. En gros, il n’en parle pas quand on voudrait lui répondre, et il le fait quand il ne risque plus rien. En résumé, ça donne ça : le futur proche va voir l’arrivée progressive des robots et intelligences artificielles, qui vont dans un même mouvement enrichir comme jamais les possédants, les gagnants (les gafa), et foutre au chômage longue durée le reste de l’humanité, enfin obligée de se reconnaître pour ce qu’elle a toujours été : un poids, le boulet aux pieds des winners, indigne d’un quelconque droit politique, tout juste bonne à recevoir la charité des maîtres. Cet enrichissement va tout naturellement s’accompagner d’un bond technologique dans tous les domaines, qui va permettre à ces mêmes winners d’aller goûter aux joies subtiles de l’immortalité, de l’omniscience et de l’omnipotence à peu près où ils veulent dans la galaxie, pendant que nous en serons réduits à chercher comment occuper une vie d’oisiveté contrainte (coucou les confiné.es) avec peu ou pas de moyens. Mais faut pas s’inquiéter, YNH a réponse à tout (il nous y a habitué) : les winners, dans la mansuétude qu’on leur connaît bien, vont daigner écouter nos griefs mouillés salés (parce que les opprimés ne luttent pas, ils mendient) et finiront justement par adopter la seule solution rationnelle, le Revenu Universel de Ba(i)se. Et après deux trois réflexions philosophico-politico-économiques mortelles de banalité (tous les hommes
sont-ils universels ? Revenu de ba(i)se, mais par rapport aux besoins de qui ?), il conclut que tout finira très bien, que jamais les hommes n’auront vécu aussi bien. On dirait du donald trump, c’est tout très bien. Il voudrait nous endormir qu’il nous le chanterait sur un air de berceuse. Et comme il veut montrer qu’il est à l’écoute des soubresauts du monde contemporain, des révolutions qui couvent partout dans un monde pourtant si rationnel (coucou les Gilets Jaunes), il n’oublie pas de prédire que ces soulèvements iront croissant (et il a bien raison, de toutes ses prédictions celle-ci est sans doute la plus raisonnable). Ah ? Une analyse politique ? Mais non inutile, rappelez-vous, les hommes ont naturellement soif de progrès, si soif, rhaaaargh, c’est leur nature profonde qui parle, que dans un tel contexte d’inégalité d’accès au progrès, malgré le fait que jamais les hommes n’auront vécu aussi confortablement, on finira centenaire quand même quoi, et bien figurez-vous qu’ils ne seront pas contents quand même et se révolteront. Les ingrats, tu leur donnes ça ils réclament ça, c’est à te dégoûter de leur filer un Revenu Universel de Ba(i)se tiens. En tout cas ça nous apprendra au moins à nous méfier une bonne fois pour toutes des promoteurs du RUB (re-coucou les confiné.es). SALAIRE A VIE !
Tout naturellement, qu’il nous parle du passé, du présent ou du futur, pas un mot sur les origines, les conséquences et les enjeux politiques, sociaux et économiques des crises écologique et climatique qui nous tombent sur la gueule (re-re-coucou les confiné.es), et pourraient rationnellement détourner le cours jusque-là si tranquille de notre histoire, sauf à prédire comme à peu près tout le monde que l’immigration clandestine risque de vachement augmenter d’ici peu. Mais c’est pas au bout de son troisième best-seller mondial qu’il va prendre des risques hein !
Bon, voila, moi, je me suis arrêté là, les yeux en sang, la bouche sèche, le coeur lourd et les cheveux ternes. L’avenir est sombre mais il fait encore jour, je veux sortir !
Bref, en conclusion c’est fatiguant à lire. L’histoire de l’humanité, s’il faut l’appeler comme ça, est une forêt foisonnante et lui revient tout content avec une bûche taillée à la tronçonneuse. S’il fallait résumer son œuvre en une phrase, c’est un travail acharné et malhonnête de justification de l’emprise de l’ultra-libéralisme capitaliste sur le monde, servi dans la forme par une écriture perverse dont presque chaque phrase doit être découpée et analysée pour révéler la violence qu’elle comporte, pour dévoiler ce racisme, ce classisme et ce sexisme nourri à la science économique orthodoxe, et qu’on entend un peu partout sans forcément y faire gaffe.
Juste, dernier point, qui prend la peine d’acclamer ses livres ? Les transhumanistes ultra-libéraux, bien sûr, les zuckerberg, les dirigeants des gafa, les fous furieux de la silicon valley, le cac 40 en france, barack obama, bill gates… Bref, tous ceux qui n’en ont pas grand-chose à foutre de nos gueules, bien au chaud dans leurs îles désertes bunkerisées pendant qu’ils réfléchissent à comment nous la mettre à coups de Revenu Universel de Ba(i)se. Oui j’insiste un peu. SALAIRE A VIE !
Donc voila si vous vous retrouvez face un de ses livres, faites bien gaffe, esprit critique et vigilance sur le pont, tout n’est pas forcément à jeter mais le mec souffre de quelques biais cognitifs qui font qu’on a plus l’impression de lire le journal des pensées philosophiques de bernard arnaud que ‘Das Kapital’ de Marx. Je dis bernard arnaud parce que je connais pas de gros capitaliste du XIXème siècle, mais en tout cas c’est fou ce que la pensée moderne disruptive peut dauber le renfermé…
Par contre il est comme moi, quand il commence à écrire il aime bien s’étaler et du coup ça fait des bons gros bouquins, des jolis pavés, à balancer sur le casque des CRS par exemple. L’un et l’autre sonneront tellement creux qu’on devrait entendre l’écho.
Je vous colle une bonne critique sur son premier livre mieux foutue que ma gueulante si vous voulez aller plus loin : http://www.journaldumauss.net/?Une-trop-breve-histoire-de-l-humanite
Et si la préhistoire et l’évolution des sociétés d’avant l’antiquité vous intéressent, lisez plutôt Alain Testart, Jean-Paul Demoule, James Scott et David Graeber (et sûrement d’autres).
Alfred Vigo
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