Je viens de terminer la lecture du dernier ouvrage de Daniel Tanuro, militant et intellectuel éco-socialiste belge. 10 ans après son autre ouvrage « L’impossible capitalisme vert », l’auteur nous livre un brillant travail d’informations et d’argumentations pour une écologie anticapitaliste.
Préfacé par Michaël Löwy, autre écosocialiste reconnu à l’échelle internationale, « Trop tard pour être pessimistes ! » fait date dans les débats de la gauche, alors même que les écologistes viennent de gagner plusieurs municipalités en France, que partout dans le monde les luttes écologistes se développent, qu’une nouvelle génération prend à bras le corps l’urgence écologique.
Daniel Tanuro n’hésite pas à débattre avec les différents courants de l’écologie. Il critique l’écologie institutionnelle qui, in fine, défend une forme de capitalisme vert. Bien entendu sa critique du capitalisme vert ne vise pas d’abord les « écologistes » mais la fraction de la bourgeoisie qui, à travers ce concept, chercher à garder la main en ouvrant de nouveaux marchés « verts ». La critique de l’écologie dite politique consiste plus dans le fait de ne pas s’opposer à cette tentative-là, et à ne pas voir les enjeux d’une radicalité nécessaire.
L’autre aspect du bouquin qui m’a le plus plu est la critique des collapsollogues, les risques qu’il pointe avec cette idéologie-là (elle même traversée par différents courants) font froid dans le dos et montre à quel point il n’est pas possible de faire ce genre de « paris » politique. Pour les écosocialistes, l’effondrement n’est pas une fatalité, pire même, de quoi parle-t-on lorsque nous parlons d’effondrement ? En effet, du moment que les capitalistes ont la main, ils pourront continuer de nuire, y compris lorsque les catastrophes climatiques vont s’empirer. Une alternative est possible avant même un éventuel effondrement qui aurait des conséquences humaines dramatiques. La critique de la pensée malthusienne est ici précieuse car elle clos les logiques fascisantes à l’oeuvre qui résultent de l’idée que l’espèce humaine, et notamment une partie d’entre-elle, serait « invasive ».
Je n’en dis pas plus sur le bouquin, qu’il faut lire. Nous pourrons ensuite en débattre. Saluons également, pour pousser à la lecture, la longue introduction sur la crise liée au Coronavirus. Dans celle-ci l’auteur revient sur les enjeux politiques et sociaux, mais aussi sur les causes de cette crise sanitaire, économique et sociale, directement imbriquée dans le capitalisme.
Bref, une lecture à ne pas manquer pour quiconque souhaite en finir avec le capitalisme, pour une société écologiste et sociale.
Alex R
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3 commentaires sur “Lisez « Trop tard pour être pessimistes ! » de Daniel Tanuro.”