Nous avons déjà publié nos propositions pour un accord politique unitaire, ainsi que nos propositions programmatiques. S’il est clair que, pour nous, le contenu anticapitaliste doit être central, nous voulons expliquer dans ce texte en quoi « le profil politique » de la liste l’est tout autant.
La question du profil politique, et de la façon dont notre liste sera perçue par la population, est une vraie question politique, que nous voulons mener avec nos camarades de la FI, et avec les militantEs des luttes, au quotidien.
Affirmer notre anticapitalisme
Les crises systémiques que nous connaissons (économiques, sociales, démocratiques, écologiques) montrent que la solution politique ne se trouve pas dans une « bonne gestion » du système, mais au contraire dans son renversement. C’est pourquoi nous disons qu’il faut affirmer une politique radicalement anticapitaliste. Nous voulons une société qui place les vies, l’environnement, la démocratie, avant les profits. Nous voulons une société où le pouvoir des dominants ne serait plus pour laisser place à une société dirigée par la population et les travailleurs/ses. Pour cela il faut un changement révolutionnaire. Défendre cette politique aujourd’hui est une nécessité, pas une utopie. Si nous ne parvenons pas à construire une alternative, alors l’avenir pour les classes populaires et la nature est clairement menacé.
Nous devons donner un espoir et celui-ci passe par la fin du capitalisme, pour un monde socialiste, écologiste, féministe, internationaliste.
Rassembler démocratiquement
Nous avons toutefois conscience que nous ne pouvons porter ce projet à nous seulEs. C’est pourquoi nous cherchons systématiquement à rassembler les forces militantes dans les luttes, mais aussi dans les élections, et dans toutes les formes d’expression politique. Concrètement, nous avons répondu favorablement à l’idée de construire une liste unitaire entre FI, des camarades du NPA et des militantEs des luttes aux régionales en Nouvelle-Aquitaine. Mais pour que cela se fasse, il faut que ça soit compris largement par la population comme un accord sur une base politique claire et que cette liste se fasse et fonctionne démocratiquement. De par sa construction, la méthode utilisée, la manière de faire campagne, elle peut apporter une cohérence globale à cette unité, à l’heure où tout le monde la proclame sans jamais la faire.
Faire la jonction entre les luttes et les élections
C’est en partant de ce militantisme des luttes, au plus près des préoccupations quotidiennes, que nous pensons qu’il faut envisager la campagne des régionales. Nous devons faire entrer les luttes dans les élections. Pas uniquement parce que nous voulons montrer notre soutien aux mobilisations sociales, écologiques ou solidaires. Nous voulons le faire surtout parce que nous pensons que ce sont les luttes et leur incarnation politique qui permettront de changer la société.
Depuis des décennies, la question du débouché politique d’un mouvement social est posée et pourtant, chacun reste dans ses prérogatives, alors que tous parlent d’un autre projet de société à construire. Nous sommes d’ailleurs tous et toutes des militant-es syndicaux, associatifs ou politiques, et dans le même temps, nous sommes dans l’impossibilité de nous retrouver derrière une même bannière politique. Il faut donc inventer autre chose, trouver des passerelles, tenter de nouvelles expériences.Les élections sont un moyen de commencer à construire cela, mais le changement de société ne viendra pas de choix institutionnels ou d’une « bonne gestion de gauche ». C’est d’ailleurs pour cela que nous refusons l’idée de « fusions » avec d’autres listes ne défendant pas cette perspective anticapitaliste : cela ne permettrait pas de construire une alternative militante de masse, en lien avec notre programme mais aussi avec notre pratique.
Par l’exemple, créer un espoir pour demain
Nous avons expliqué ne pas vouloir que notre campagne des régionales soit liée à celle d’un candidat à la présidentielle. Nous savons que la période des régionales en est pourtant une étape importante pour nombre de partispolitiques. C’est en particulier le cas pour la FI de par la présentation de la candidature de JL Mélenchon, ainsi que la campagne électorale qui l’accompagne, liant les scrutins des départementales, des régionales, de la présidentielle et des législatives ensemble. C’est à la fois cohérent et légitime, mais ça ne peut pas être la campagne en Nouvelle Aquitaine.
Nous sommes persuadés que notre méthode est la bonne : chercher à unifier et à construire un programme avant de désigner des candidatEs, faire le lien dialectique entre les luttes et les élections, mettre en place une démocratie interne permettant de construire sur le long terme, partir des revendications des luttes pour illustrer notre programme… Bref, nous voulons mettre nos forces en commun pour construire une perspective, un espoir, une possibilité d’éviter le pire demain, en construisant « le meilleur » aujourd’hui.