Notre ami, notre camarade, Alain Krivine, n’est plus…

Militant du NPA, Alain Krivine, figure de mai 68, des luttes internationalistes et révolutionnaires en France, est mort. Nous sommes extrêmement tristes et émuEs. Nous vous proposons ci-dessous quelques premiers hommages.

Communiqué du NPA

Notre camarade Alain Krivine nous a quittés aujourd’hui, à l’âge de 80 ans. Nous, camarades du NPA, nous associons à la douleur de sa famille, de ses proches, et de toutes celles et tous ceux qui se sont reconnus dans les combats qu’il a menés.

Durant plus de 65 ans, Alain a été un infatigable militant, présent dans toutes les luttes contre les ravages du système capitaliste, contre les injustices, pour l’émancipation.

Militant exclu du PCF, fondateur et dirigeant de la JCR, de la LCR puis du NPA, dirigeant de la IVe Internationale, Alain n’a jamais renié ses engagements de jeunesse. Il a été, pour des générations entières de militant·e·s, un modèle de constance, une intarissable ressource, un camarade exemplaire.

Nous nous souviendrons de son abnégation, de sa chaleur, de son humour. Jusqu’à la fin de sa vie, Alain n’aura rien lâché et n’aura pas cédé à la pression du « Ça te passera avec l’âge ».

Dans les jours qui viennent, nous communiquerons à propos des hommages qui seront organisés, et nous reviendrons plus longuement sur la vie et les combats d’Alain.

Salut, vieux, et merci pour tout. On continue le combat !

Montreuil, le 12 mars 2022

Celles et ceux qui souhaiteraient communiquer des textes de condoléances et d’hommage peuvent les envoyer à l’adresse : alaink@npa2009.org

Texte de notre camarade Alexandre Raguet

Quelle immense tristesse avec cette nouvelle apprise en pleine manifestation pour sauver le climat… Alain Krivine nous a quitté.

Alain, la révolution ne lui est jamais passée avec l’âge, comme en témoigne sa trajectoire militante, toujours révolutionnaire, toujours anticapitaliste.

Alain, une personne chaleureuse, que je voyais surtout dans les rencontres nationales mais aussi à l’université d’été.

Nous l’avions invité plusieurs fois à Poitiers où un public fidèle aux combats de mai 68 et des luttes anticolonialistes venait assister sans faute aux débats et moments conviviaux.

Merci pour tout camarade.

Un article du Monde à lire en cliquant ici.

En photo (merci Le peuple citoyen), souvenir d’une discussion « Réforme ou révolution ? » au bar Le Bibliocafé de Poitiers. Alain était ce soir-là encore du côté de la révolution.

Fin de son autobiographie « ça te passera avec l’âge », publiée en 2006 chez Flammarion.

« Dans un pays comme le nôtre, les élections peuvent changer les équipes en place mais le vrai pouvoir reste aux mains de ceux qui possèdent et contrôlent la machine économique. Ce qui importe est donc de réunir les conditions de l’application d’un programme de changements radicaux. Cela nécessite des ruptures décisives avec les institutions de l’Etat et la structure de l’économie capitaliste. Donner le pouvoir à la population et aux travailleurs rend inéluctable l’affrontement avec la minorité des privilégiés. Un gouvernement au service du monde du travail ne pourra donc exister que sur la base de grandes mobilisations.

Au bout d’un demi-siècle de combats politiques, si je regarde quelques minutes dans le rétroviseur, plus que les échecs, les désillusions et les occasions manquées, c’est la nécessité de perspectives révolutionnaires, encore plus urgentes aujourd’hui qu’hier, qui me saute aux yeux. Certains y verront l’acte de foi d’un indécrottable “communiste révolutionnaire”, à jamais perdu dans ses rêves et ses utopies. Sans doute. Je ne suis ni cynique, ni aigri, ni blasé. L’accusation, fréquemment entendue, d’être un “rêveur” est, pour moi, un compliment.

Pourquoi ne pas réapprendre à rêver d’une société plus juste, où les critères ne seront plus les cotations en Bourse mais la satisfaction des besoins que la population aurait démocratiquement décidée ? Seuls les conservateurs ne rêvent pas. Nous, pour changer le monde, nous avons besoin du rêve pour lutter, ensemble. Tous ensemble. »

Article de la Nouvelle République lors de sa dernière venue à Poitiers.

Alain Krivine : « C’est pas bon ! »

Alain Krivine a été accueilli hier soir par les militants du NPA, parmi lesquels l’élue poitevine Manon Labaye.

Le leader historique de feu la Ligue communiste révolutionnaire, Alain Krivine, était hier l’invité d’honneur du parti qui a succédé à la Ligue, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) pour son rendez-vous annuel à Poitiers.

Pour l’ex-soixante-huitard qui s’est battu contre l’impérialisme américain et pour la révolution, la situation politique actuelle, avec une assemblée nationale archi-dominée par des courants sociaux-libéraux, l’arrivée d’une Marine Le Pen élue par une circonscription ouvrière et un taux d’abstention record aux législatives, relève de la « confusion totale ». Même si aux yeux d’Alain Krivine, l’abstention est « plutôt une bonne chose »,le vieux leader n’ayant jamais pensé que ce sont dans les urnes que se fait la révolution : « Personne ne vote plus pour un programme, ce qui va poser un problème de légitimité à ce gouvernement. Nous vivons une période très difficile mais je pense qu’elle peut être courte. Le ras-le-bol peut s’exprimer dès la rentrée. Le problème c’est qu’en France il y a des luttes sociales très dures, contre la loi El Khomri par exemple, mais elles échouent toutes. C’est vrai que les divisions syndicales n’aident pas. Ce ne sont pas les luttes qui manquent mais elles restent souvent locales, comme à Notre-Dame-des-Landes. »

A 76 ans, l’ancien leader d’extrême-gauche veut pourtant encore croire au sursaut populaire : « Conjoncturellement, c’est pas bon, mais je crois que les gens vont se réveiller. »

Emission avec Alain Krivine en 1973

Alain Krivine en 2018 revient sur mai 68

2 commentaires sur “Notre ami, notre camarade, Alain Krivine, n’est plus…

  1. Alain Krivine : « Pourquoi ne pas réapprendre à rêver d’une société plus juste, où les critères ne seront plus les cotations en Bourse mais la satisfaction des besoins que la population aurait démocratiquement décidée ? Seuls les conservateurs ne rêvent pas. Nous, pour changer le monde, nous avons besoin du rêve pour lutter, ensemble. Tous ensemble. »
    Comme Alain le suggérait rêvons de lutter ensemble pour un monde meilleur, plus juste et plus solidaire.
    Bon voyage dans l’ailleurs camarade Alain. J Luc Herpin Mignaloux Beauvoir

  2. C’était un grand révolutionnaire, j’ai participait à l’âge de 12 ans à ma première manif contre la loi Haby , nous étions encadrés par la LCR, un grand souvenir !!

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