Le 21 juillet dernier à Tours, a eu lieu une rencontre entre plusieurs maires de grandes villes écologistes et de gauche. La rencontre rassemblait notamment Éric Piolle (Grenoble) et Léonore Moncond’huy (Poitiers), mais aussi la maire PS de Paris, Anne Hidalgo. (Lire l’article de Libération).
Si la perspective d’un réseau de villes écologistes est mise en avant, il est clair aussi que ce genre de rassemblement a une visée plus large de rassemblement. La perspective de la présidentielle 2022, même si les protagonistes s’en défendent, est déjà là et l’espace ouvert par les municipales nécessite une organisation pour que les idées citoyennes et écologistes soient portées en 2022. Évidemment, les régionales passeront par là elles aussi. Mais les manœuvres ont commencé.
Or, ce nouvel attelage en construction commence bien mal. En effet, plutôt qu’ouvrir sa victoire électorale sur sa gauche afin de rassembler un pôle pour une écologie sociale et radicale, une écologie socialiste, les nouvelles têtes EELV font le choix d’un pas sur leur droite, vers Hidalgo et le PS, anciens soutiens de Hollande.
On est loin du renouveau de ce côté là. Comme nous l’avons toujours expliqué, il ne suffit pas de changer le personnel politique, il faut changer le système. Il ne faut pas réparer la table mais la renverser. En faisant le choix d’une recomposition de type social-démocrate, les écologistes décident que la solution est un aménagement du capitalisme. Mais le capitalisme n’est pas reformable. Pire même : le maintien du capitalisme met en péril l’environnement et, avec cette perspective, l’avenir climatique devient fort sombre.
Pour Poitiers, si nous n’avions pas beaucoup d’illusions, nous avons voulu (et continuerons) tenter de peser sur la situation. Nous ne désespérons pas qu’une large partie des militantes et militants comprendront que l’urgence écologique et l’urgence sociale sont liées et que seule une révolution anticapitaliste peut nous sortir de l’impasse. Nous ne regrettons pas d’avoir voter à gauche contre Claeys (PS), mais désormais il faut bâtir une opposition de gauche qui apporte un autre paradigme idéologique. Virer Claeys ce n’était pas seulement virer une personnalité : c’était aussi en finir avec une politique, celle du PS.
L’écologie sans la lutte des classes c’est du jardinage ? N’ayons pas de mépris pour le jardinage. L’écologie sans la lutte des classes, surtout, c’est une écologie de façade qui ne remet pas en cause les fondements de la société et qui, donc, ne fait qu’accompagner un système en saupoudrant ci et là quelques mesurettes. Pour Marx déjà le capitalisme épuise les deux richesses que sont le travail et la nature. L’antagonisme entre le Capital et la Nature est réel, mais il n’efface pas celui entre le Capital et le Travail. C’est pourquoi il faut lier les deux.
Plus que jamais l’enjeu est de reprendre le chemin de la rue, d’investir les luttes écologistes et de construire, en même temps, une alternative pour une écologie anticapitaliste, l’ecosocialisme. C’est de plus en plus urgent !