Les premières minutes du discours asséné ce soir par Macron ont été marquées par une autosatisfaction bien mal placée sur la gestion d’une crise sanitaire qui a emporté officiellement près de 30 000 personnes…
Sans surprise, les paroles de Macron tournent le dos aux revendications populaires et à la crise. Pas un mot sur les violences policières, alors que celles-ci sont dénoncées dans le monde entier, mais un soutien inconditionnel à la police, mobilisant le vocabulaire raciste devenu habituel contre les prétendus « séparatisme » et « communautarisme ».
Il est révélateur que pour le président, cette nouvelle phase se résume à la reprise économique, en particulier au retour au travail de touTEs. Pourtant, alors que des centaines de milliers de travailleurs/ses ont déjà perdu leur emploi, que des salariéEs sont mobilisés contre les fermetures d’entreprises, il n’a que des formules évasives sur la nécessité de « préserver le plus d’emplois possible ».
Macron parle d’un investissement massif pour l’instruction et la formation, pour la santé, mais sans promettre le moindre centime pour des recrutements ou des augmentations de salaires, alors qu’il annonce avoir mobilisé 500 milliards d’euros, quasi exclusivement pour les entreprises…
Le retour à l’école de touTEs les élèves se fait sans tirer le bilan du « protocole sanitaire » et de l’impossibilité de conserver un lien social pour des millions de jeunes.
Les annonces pour l’éducation et la santé sonnent donc comme de grands mensonges, alors que le président ouvre en réalité la porte à de nouvelles attaques : ainsi, il annonce que pour payer la dette, il faudra travailler et produire davantage, alors que le chômage augmente. Il défend aussi une nouvelle décentralisation (de nouvelles « libertés et responsabilités » pour les institutions locales), ce qui signifie de nouvelles dérégulations et casse des acquis sociaux.
Enfin, Macron a esquivé la question démocratique de l’interdiction des manifestations, annulée hier par le Conseil d’État, mais il continue à menacer les libertés publiques.
Pour le NPA, alors que Macron prétend avoir mis « la santé au-dessus de l’économie », ce discours est une fois de plus une liste de gages donnés au grand patronat et de discrètes annonces de nouvelles attaques contre les classes populaires.
Au contraire, il y a urgence à désarmer la police et à obtenir la justice pour les victimes des violences policières. Il faut interdire les licenciements, partager le temps de travail sans perte de salaire pour supprimer le chômage, annuler la dette et réquisitionner les banques, investir massivement dans les services publics avec l’embauche d’un million de personnels, en particulier dans la santé et l’éducation, et augmenter les salaires de 300 euros comme l’exige la mobilisation actuelle des personnels de santé .
Pour cela, il faut continuer ces prochains jours à nous mobiliser, à reconstruire une riposte sociale : ce mardi 16 aux côtés des personnels de santé, samedi 20 en solidarité avec les sans-papiers. Macron dit qu’il ne veut pas déboulonner de statue ? C’est lui et sa politique capitaliste que nous voulons renverser.