Européennes : l’urgence d’une gauche écologiste ET anticapitaliste

Des vents mauvais continuent de souffler sur l’Europe. Sur les braises d’une Union européenne faite pour les banques et par les barbelés, l’extrême-droite engrange le fruit des colères légitimes pour les dévoyer sur le terrain du racisme et de la lutte du touTEs contre touTEs. L’opération de Macron – transformer l’élection en plébiscite pour sa politique, celle là-même qui est contestée depuis six mois dans la rue et sur les rond-points – a échoué : ce scrutin est devenu un référendum anti-Macron au seul profit du Rassemblement national, que Macron et LREM ont désigné durant la campagne comme leur seul adversaire, au sein d’une alternative mortifère.

Le Pen et Macron, les deux meilleurs ennemis, ont fait cavalier seul dans les urnes sur le dos des intérêts du monde du travail, de la très grande majorité de la population. Arrivé en tête ce soir, le danger du RN, notre pire ennemi, est donc lourd. D’autant plus dans un tableau où les forces de gauche sont historiquement faibles. Si EELV a pu profiter notamment des préoccupations écologiques grandissantes et des mobilisations pour la justice climatique pour engranger des voix, le faible score des autres composantes de la gauche est un signal adressé à touTEs. Ajoutons par ailleurs que l’abstention, très forte, est avant tout une abstention des classes populaires.

Les scores électoraux à Poitiers sont différents de ceux de la scène nationale. LaRem arrive bien en tête avec plus de 23% et c’est EELV qui occupe la seconde place à près de 20%. Le RN est à « seulement » 12,91% (déjà trop) et la droite à 7,6%.  Le fait notable est le faible score de la FI à 7,42%. Les autres forces de gauche ne font guère mieux : le PCF à 3,32%, Génération.s à 4,65%, LO à 0,9%. Le PS pointe à 9,84%.

Plus que jamais, l’heure est à la construction des résistances sur le terrain des luttes sociales, écologiques, féministes, de solidarité.

Les votes ne nous protègent pas des injustices sociales, de la casse des services publics, du racisme et de la xénophobie, du réchauffement climatique : nous en avons encore la preuve ce soir.

Sur les lieux de travail et d’étude, sur les ronds-points, dans les collectifs de luttes en soutien aux migrantEs, pour l’urgence climatique, nous devons nous organiser. Nous devons débattre de comment, ensemble, notre camp social peut reprendre la main et remporter des victoires.

Les résultats des Européennes, s’ils sonnent comme un avertissement, ne font pas disparaître les luttes de ces derniers mois qui doivent continuer.

Ces résultats montrent aussi que les petits calculs politiciens ne peuvent plus être de mise. Personne ne peut prétendre représenter à lui seul un quelconque rassemblement, une quelconque expression populaire des intérêts de la majorité. Il y a urgence à tracer une perspective d’émancipation, révolutionnaire, à regrouper les forces de l’anticapitalisme, à reconstruire une représentation politique pour les exploitéEs et les oppriméEs.

Dans les mois à venir, dans la rue et dans les urnes, c’est ce message que les militantEs du NPA de Poitiers et de la Vienne tâcheront de faire passer.

Poitiers, le 27 mai 2019.

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