Les prochaines élections départementales auront lieu en mars 2021.
Le NPA de la Vienne a été sollicité par plusieurs formations de gauche afin de participer à des candidatures communes.
A cette étape, nous ne souhaitons pas participer à ces élections.
Un appel du PCF invite au rassemblement de la gauche pour battre la droite. Un appel du groupe PS au département se place sur la même ligne.
Un appel de EELV invite lui à reproduire, à l’échelle du département, une démarche citoyenne comme celle de Poitiers Collectif.
Nous ne nous reconnaissons ni dans l’une ni dans l’autre de ces stratégies.
En effet, le seul objectif de battre la droite ne nous paraît pas suffisant. Nous nous posons aussi la question de la délimitation de la gauche (avec ou sans le PS ?). Pour quelle politique faut-il battre la droite ? Quel lien avec la lutte contre l’austérité ? Quels ressorts pour construire une alternative de gauche radicalement écologiste et socialiste ?
L’objectif d’une Vienne plus citoyenne nous semble également loin des enjeux.
Quelles mesures sociales prendre concrètement ? Comment sortir de l’ère du capitalisme nous menant droit à la catastrophe écologique et sociale ? Comment en finir avec le patriarcat et l’Etat raciste ?
Autant de questions qui semblent pour le moment absentes du débat à gauche. Du moins elles n’apparaissent pas dans les prises de positions à visée électorale. L’unité est certes un élément stratégique important pour gagner des élections, et pour éventuellement reconstruire notre camp social et une alternative politique écosocialiste. Mais l’unité ne peut être une politique à elle seule. Au même titre que le citoyennisme ne répond ni aux problématiques de démocratie sociale, ni à celles de la lutte des classes.
Pour nous l’enjeu principal de la période est de conjuguer les luttes (sociales, écologistes, féministes, antiracistes) avec la construction d’une alternative politique. Une alternative politique construite par et pour les mobilisations, à la base, qui pose la question du pouvoir de l’ensemble de la société. Les élections ne sont qu’une facette (biaisée) du pouvoir.
La gauche, avant de parler d’unité, doit débattre de la société à construire. Quel idéal voulons-nous ? Quelle perspective défendons-nous ? Quelle pratique militante souhaitons-nous mettre en place ?
Les élections ne sont pas le meilleur moyen de discuter de cela puisque les enjeux déforment les débats. Il y a pourtant une urgence criante à discuter et à élaborer face à la montée sans fin du fascisme et des différents pouvoirs autoritaires. Il faut irriguer les discours, les débats, de nos idées.
Bien entendu, nous ne fermons toutefois pas totalement les portes pour les départementales. Si, dans les semaines et mois à venir, une alternative de gauche radicale se dessine, nous pourrons y participer. Mais en l’état, et en l’absence de mobilisations de masse, il semble peu sérieux de s’embarquer dans des discussions électorales sans fin, alors même que les habitantes et habitants votent de moins en moins…
Poitiers, le 25 septembre 2020