Plus de 500 personnes ont manifesté à Poitiers le 12 juin contre l’extrême-droite et pour la défense des libertés individuelles et collectives. Ci-dessous, retrouvez quelques photos et le texte d’un camarade sur la question de l’extrême-droite.
Contre l’extrême-droite : unité d’action et construction d’une alternative écologique, sociale et démocratique !
L’extrême-droite est à l’offensive. Depuis des années maintenant, les idées racistes et démagogiques gagnent du terrain, à tel point qu’une partie importante des gens votent pour ces idées aux élections. Les différents gouvernements, y compris ceux du PS, draguent cet électorat devenu incontournable pour gagner, alors que, dans le même temps, l’abstention est énorme.
Sous nos yeux se joue aussi un jeu dangereux qui vise à avoir Le Pen au deuxième tour contre soi pour être sûr de l’emporter. Cette tactique électorale, dont Macron est aujourd’hui le principal artificier, commence à devenir très, très dangereuse, car une partie importante des classes populaires et de la gauche ne souhaite plus tomber dans le panneau du vote « républicain », d’autant que Macron mène une politique clairement en faveur du grand patronat et contre les intérêts du plus grand nombre.
La claque prise par Macron (même s’il mérite bien des claques politiques et sociales) lui a été infligée par un militant d’extrême-droite pro-monarchie… Papacito, lui aussi monarchiste d’extrême droite, raciste, sexiste, homophobes, a sorti une vidéo dans laquelle il explique comment tuer un militant de gauche, en particulier de la gauche radicale…
Ces faits là doivent nous interpeller, car ils montrent que l’extrême droite passe de plus en plus à l’acte. Et nous ne voyons là que des violences médiatiques : combien de migrants, de LGBTI, de militantes et militants, ont, elles et eux aussi, subi les coups de l’extrême droite ? Nous pensons bien sûr à Clément Méric qui, lui, a été tué par un skinhead…
Mais comment lutter contre le FN et le fascisme ? En usant du barrage républicain comme on nous y invite à chaque élection ? Qu’est-ce, d’ailleurs, que les valeurs républicaines ? Quand ce sont les Zemmour, les Valls, les Darmanin, les Ciotti et tout le reste de la clique campant sur C-News qui se drape de ces valeurs, peut-on encore s’en réclamer sans jamais y donner un contenu politique ?
Nous sommes pour une République Sociale, démocratique, égalitaire. Nous fêtons les 150 ans de la Commune de Paris qui est un modèle politique pour nous. La république sans frontière, sans pouvoir bourgeois. Une démocratie sociale où celles et ceux qui font fonctionner la société par leur travail et leur activité associative, syndicale, citoyenne, sont celles et ceux qui décident des choix de la société. Peu importe son sexe, son genre, son origine… une personne est égale à une autre, une voix est égale à une autre.
Le Front National fait son beurre sur une dénonciation toujours plus écœurante de la migration et des migrants. Quand des milliers d’êtres humains meurent régulièrement dans la Méditerranée, et que l’urgence humaine devrait être l’accueil, l’entraide, la solidarité… ce parti, bien relayé par la classe politique au pouvoir, réclame toujours plus d’expulsions, de sévérité, de rejet.
Le changement de nom en « RN », et son changement de tête avec « Marine » à la place de « Jean-Marie », ne doivent pas laisser de place au doute : l’extrême-droite, même si elle change de masque, reste l’extrême-droite. Son idéologie reste la même : raciste (islamophobe, antisémite, négrophobe, asiatophobe), sexiste, homophobe et autoritaire (y compris fasciste). On le voit lors de ces élections : la seule chose dont est capable le RN est de dire des mensonges sur les mineurs isolés, de taper sur les migrants et de relayer des discours d’exclusion.
Par ailleurs, ce parti, capitaliste et pro-riches, est un nid de voyous fraudeurs, tricheurs, menteurs. Le FN lui-même a du faire du ménage pour mettre en avant une image « clean ». Ils prétendent qu’ils et elles vont représenter les classes populaires alors qu’ils sont leurs pires adversaires : contre la hausse du SMIC et des salaires, contre la retraite à 60 ans à taux plein, contre les politiques de solidarité avec les chômeurs/ses, pour le travail des jeunes ados (dès 14 ans)… C’est un parti anti-écologique, pro-nucléaire, pro-pétrole, pro-pesticides… Nous n’avons rien à gagner avec le FN.
Mais le problème désormais c’est que l’extrême-droite est arrivée à un stade de développement très important car elle capte une colère de la population. Des régions peuvent basculer pour le FN (comme en PACA) et pour sûr ils auront beaucoup d’élu.e.s. Mais surtout, Le Pen peut gagner en 2022. Le discrédit de Macron et de l’ensemble de la classe politique nous mène droit dans le mur. La tribune des militaires est un autre signe très inquiétant du tournant autoritaire possible : une partie de l’armée est prête à soutenir un gouvernement de fachos. Et en ce qui concerne la police, on voit bien que cette institution a tendance à s’autonomiser autour d’agissements fascisants. Ces pourquoi il faut condamner avec la plus grande fermeté la tenue de la manifestation des policiers factieux du 19 mai dernier, mais surtout la participation de représentants du PCF, du PS ou encore de EELV qui cautionnent, en y participant, ce rassemblement policier d’extrême-droite !
En réponse à ce danger, il faut se mobiliser dans l’unité d’action la plus large. La date du 12 juin doit être un événement important, un point de départ pour un mouvement antifasciste de masse. Dans le même temps, il y a urgence à faire vivre une alternative politique qui répond aux urgences sociales, écologiques, démocratiques.
C’est la crise sociale et démocratique qui pousse, en partie, les gens à se tourner vers le vote FN. Beaucoup se trompent de colère en cédant aux discours anti-pauvres, anti-chômeurs, anti-migrants. La colère est légitime mais elle se tourne trop souvent vers de faux adversaires.
Il faut sortir du capitalisme, dégager ces institutions qui ruinent les espoirs d’émancipations et de solidarité. On lâche rien !
Alex