Depuis la mise en place du deuxième confinement (qui ressemble d’ailleurs plutôt à un couvre-feu généralisé, puisque le travail et l’école continuent) les contrôles policiers sont courants dans nos rues.
En effet, la très importante présence policière vise à faire respecter les mesures infantilisantes prises par le gouvernement, notamment celles relatives aux attestations de déplacements.
Comme anticapitalistes, nous prenons très au sérieux la menace liée à la COVID. C’est pourquoi nous nous opposons à ces mesures sécuritaires qui masquent les véritables lacunes de ce gouvernement. Plutôt que mettre de l’énergie dans la police ou l’armée, c’est dans l’hôpital public qu’il faut déployer des moyens, de façon significative.
Nous pensons que la ville de Poitiers devrait se positionner comme cela : une ville à la disposition de sa population, à l’image de ce que fait la Maison des 3 quartiers, avec des personnes sur le terrain pour distribuer des masques gratuitement, faire de la pédagogie, distribuer du gel, mais aussi prendre contact avec les plus démunis afin de fournir de la nourriture, des hébergements, des vêtements. Une ville qui s’oppose, donc, aux contraventions (notamment de la police municipale) et qui met ses moyens sur les questions sociales.
Une véritable politique sanitaire doit se mettre en place : cela veut dire rendre la vie plus simple, plus sûre, face à ce virus. Il faut par exemple augmenter la fréquence des bus (ceux-ci sont parfois pleins) de Grand Poitiers, les rendre gratuits (le rôle du service public dans la période doit être affirmé). Idem avec les locations de vélos.
Le gouvernement a fait le choix du maintien du travail et de l’école malgré les risques évidents de diffusion du virus – tout en interdisant tous les loisirs, y compris culturels.
Face à cela il faut se battre pour les meilleures conditions sanitaires possibles. La réduction du temps de travail est une autre possibilité.
Il faut aussi imposer la possibilité de l’expression démocratique : réunions, manifestations, tout cela doit pouvoir exister sans quoi la possibilité de contester un pouvoir, de faire vivre des positions alternatives, serait largement remis en cause, une fois de plus.
Poitiers, le 6 novembre 2020.