À Poitiers, certainEs locataires/trices auprès d’EKIDOM, le principal logeur social (public), ont eu la très désagréable surprise de recevoir le 7 avril par SMS une demande de paiement des loyers, par virement (ce qui est déjà fait par une grande partie des locataires), ou pour les autres par chèque, ou même par….carte bancaire, car ceux-ci ne leur étaient pas parvenus.
Pourtant les loyers peuvent être encaissés, comme chaque mois, jusqu’au 17 !
D’autre part cette demande ne peut que faire culpabiliser les plus pauvres. Tout comme les plus pauvres sont les victimes de la politique actuelle de Macron et son gouvernement : flicage, répression..
Ces messages d’Ekidom dans le contexte de crise sanitaire sont fort mal venus.
Le plus choquant est cette demande auprès des personnes les plus pauvres et précarisés. Nombre d’eux et elles sont au chômage partiel, avec des revenus à la baisse, ou dans des situations de précarité importante.
La principale préoccupation d’Ekidom est de faire rentrer l’argent et au plus vite, alors que nous savons que pour certainEs locataires leur situation financière est dégradée et qu’il sera difficile pour eux et elles de payer leurs loyers.
Ajoutons que, outre le fait de s’être bagarrés cet hiver pour avoir des logements dignement chauffés, beaucoup de locataires ayant reçu ce message plein d’empathie attendent toujours leurs régularisations de charges de… 2018 ! Régularisations qui sont bien souvent au bénéfice des locataires.
Une véritable politique sociale devrait tout simplement exonérer les locataires en difficulté du paiement de ces loyers.
Par ailleurs personne ne devrait dormir à la rue ou dans des logements insalubres, c’est pourquoi il faut réquisitionner les logements vacants afin que tout le monde puisse avoir un hébergement digne.
Ces mesures sont urgentes et légitimes, surtout dans un pays, et dans une ville, où confinement et couvre-feu sont à l’ordre du jour.
Nos vies valent plus que leurs profits !
Poitiers, le 16 avril 2020.