Les résultats de l’élection présidentielle donnent une responsabilité à l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social, à la gauche qui refuse le libéralisme et la destruction de nos droits, pour l’unité d’action dans la rue et dans les urnes. C’est dans ce sens que le NPA a souhaité discuter avec l’Union populaire de candidatures communes aux élections législatives. En effet, face à la montée de l’extrême droite et au danger fasciste, contre le nouveau mandat de cinq ans de Macron et de ses sbires organisant les attaques antisociales et autoritaires, nous souhaitons qu’une majorité de gauche de rupture, ou tout le moins que le plus d’élu·e·s possible, puissent entrer à l’Assemblée. Nous pensons qu’une dynamique d’union serait un signal positif en direction du mouvement social et des luttes, redonnant confiance aux opprimé·e·s et aux exploité·e·s. La perspective d’organiser les résistances et d’arracher de nouveaux droits par tous les moyens, doit nous unir.
Nous avons donc nationalement rencontré l’Union populaire pour tenter d’aboutir à un accord. Sur le plan programmatique, nous avons écrit ensemble un texte qui rappelle la nécessité d’une rupture avec les politiques libérales, de revenir en particulier sur les lois de Hollande et de Macron concernant le droit du travail, la répression, d’accueillir les migrant·e·s, d’augmenter le SMIC, de mettre en place la retraite à 60 ans pour toutes et tous, d’éradiquer la pauvreté… Ces mesures sont loin de représenter l’ensemble du programme anticapitaliste du NPA, mais elles sont suffisantes pour être défendues dans le cadre d’une alliance et même pour soutenir leur mise en œuvre par un gouvernement qui serait issu d’une telle coalition si elle était majoritaire, avec Jean-Luc Mélenchon pour Premier ministre, sans renoncer à notre indépendance.
Cependant, au fur et à mesure des discussions avec les autres forces politiques, l’équilibre politique de la coalition s’est modifié, atténuant le caractère de rupture avec les politiques libérales qui faisait sa force.
L’accord noué par l’Union populaire avec le Parti socialiste, est problématique à plus d’un titre. D’abord parce qu’il revient sur plusieurs propositions essentielles, une augmentation du SMIC qui ne serait plus « immédiate », une rupture avec l’Europe libérale aux modalités devenues floues, « la retraite à 60 ans pour tous » présente dans les accords contractés avec EÉLV et le PCF devenue un « droit à la retraite à 60 ans » (dont on sait qu’il signifie l’existence d’importantes décotes)…
Dans cette logique, le PS se voit octroyer 70 circonscriptions (dont 30 gagnables), soit bien plus que la proposition initiale de l’UP d’une répartition à la proportionnelle entre les différentes forces parties prenantes. Dans le même temps, sans parler du fond, il était proposé 5 circonscriptions au NPA sur toute la France, dont aucune gagnable, et pratiquement toutes à des endroits où nous ne sommes pas implantés. C’est-à-dire beaucoup moins que ce que la proportionnelle nous aurait donné (une quinzaine de candidatures dont 2/3 gagnantes).
En ajoutant aux candidatures PS les nombreuses candidatures d’EÉLV qui ne représentent pas une rupture avec le libéralisme, la marque de cette gauche, qui a gouverné à de nombreuses reprises contre les classes populaires et dirige aujourd’hui bon nombre de villes ou de régions, devient significative.
Nous constatons donc avec regret que l’UP a fait le choix de trouver un accord avec les composantes gestionnaires du système au détriment d’un accord avec le NPA, qui a pourtant répondu favorablement à la proposition de l’UP dès le début, et qui a poursuivi les discussions jusqu’au bout dans l’espoir d’aboutir à un accord.
C’est pourquoi le NPA fait le choix de ne pas participer à la NUPES.
Dans la Vienne, le NPA a engagé des discussions avec le collectif les Fourmis, rassemblant des habitant·e·s des quartiers populaires de Grand Poitiers, dans l’optique d’une campagne commune sur les circonscriptions de Poitiers.
L’assemblée générale du NPA réunie ce mardi 10 mai donne mandat de poursuivre les discussions ces prochains jours dans l’optique de parvenir à un accord pour mener une campagne politique sans candidat·e·s. Il s’agit pour nous de mettre au coeur de la campagne, avec des forces associatives et politiques, des thématiques comme le droit de vote des étranger·e·s à toutes les élections ; la prise en main des affaires politiques par la population elle-même ; la défense de mesures d’urgence sociales et écologiques comme le SMIC à 1800€, la réduction du temps de travail, la retraite à 60 ans avec 37 annuités, un toit pour toutes et tous avec des loyers peu chers et des logements de qualité ; la défense et le développement des services publics dans les quartiers et les campagnes ; la lutte contre le racisme, l’homophobie et le sexisme…
Outre cette campagne militante, comme le stipule notre prise de position nationale, nous décidons de soutenir les candidatures qui se placent en rupture avec le libéralisme. Dans notre département, malgré les désaccords que nous pouvons avoir, deux candidatures répondent à cette exigence : celle de Valérie Soumaille sur la circonscription 2 et celle de Jason Valente sur la circonscription 3. Nous appelons à voter pour ces candidat·e·s pour essayer de battre la droite de Macron et l’extrême-droite de Le Pen, mais surtout pour faire reculer leurs idées. Nous n’intégrerons néanmoins pas la NUPES localement non-plus, car les raisons qui nous empêchent de rallier la NUPES nationalement ne sont pas effacées localement où le PS est également présent. Nous utiliserons nos propres moyens militants pour faire entendre notre position. Cet appel à voter n’équivaut pas à un soutien total : nous n’avons pas d’illusion sur la capacité à faire la révolution « par les urnes », mais nous sommes aux côtés de notre classe sociale, des jeunes, des travailleur·se·s, des femmes, des LGBTIQ+, des racisé·e·s, des militant·e·s en lutte, qui ne veulent pas subir un mandat de Macron de plus sans opposition sociale et écologique à la hauteur. Il faut préparer les luttes de demain et l’unité se prépare aujourd’hui.
Nous ne donnons pas de consigne de vote sur la circonscription 1 pour l’heure car la candidature de la gauche unie ne représente nullement une rupture avec le libéralisme, encore moins avec le capitalisme.
Nous n’appelons pas à voter pour le candidat présenté sur la 4ème circonscription par la NUPES. Flavien Cartier, militant PS, candidat sur la liste d’Alain Rousset aux régionales, est le représentant d’un parti, le PS, qui avec Hollande et Valls, a mené des politiques austéritaires et sécuritaires, qui a participé aux politiques anti-migrant·e·s et anti-pauvres. Ce profil de candidat est d’ailleurs la preuve par l’exemple que l’accord avec le PS tend à droitiser l’union populaire. Ce sera donc sans nous.
Enfin, car l’heure est à la construction de fronts politiques et sociaux, à la recherche de convergences, le NPA appelle l’ensemble des forces de gauche à venir participer à sa fête anticapitaliste, qui se déroulera le 21 mai à partir de 16h à la salle des Castors à Buxerolles. Un débat est d’ores et déjà prévu sur le thème « Quelle alternative à gauche ? Réforme ou révolution ? » en présence de la NUPES et du NPA.
Le NPA 86
Poitiers, le 10 mai 2022.
sympa de s’en prévaloir ds la circo3, le groupe d’appui formé depuis des mois est composé de militants, citoyens aux origines trés diverses.
à n’en pas douter, il aurait préféré un accord natl. avec le npa qu’avec le ps.
eu égard au député sortant qui a déjà fait quelques crémeries et aurait voulu avoir encore le soutien du ps pour un 4éme mandat (…), il est facile de demontrer » qu’un autre monde est possible « .
méfions-nous tt de méme du travail en sous mains qui sera fait par des élus locaux qui sont tjs redevables …