Le jeudi 6 avril aura encore été une puissante journée de mobilisation. Dans tout le pays, deux millions de personnes ont pris la rue, des manifestations souvent accompagnées d’actions de blocages de voies de circulation ou de lieux symboliques (comme l’occupation du siège du fonds de pension BlackRock à Paris). Cette semaine doit être l’occasion de pousser définitivement la situation à notre avantage.
Macron peut parader, mais Darmanin est obligé de frapper fort
À voir les récentes déclarations de Macron, on pourrait presque penser que, vu d’en haut, tout irait bien. Outre son aspect toujours méprisant, la méthode Coué du président ne fonctionne plus qu’auprès de ceux qui veulent bien continuer à y croire. Selon Macron, pas de crise démocratique, pas de blocage du pays, et « si les gens voulaient la retraite à 60 ans ce n’était pas moi qu’il fallait élire »… Circulez, y a rien à voir !
Pourtant, face à la colère de notre camp social, le pouvoir est en train de se casser les dents. Ainsi sa crainte de voir les jeunes rentrer massivement dans la danse l’a obligé à revenir sur la généralisation du Service national universel (SNU) dont l’objet est justement de mettre au pas la jeunesse… Et quand ça ne suffit pas, il reste toujours la matraque de Darmanin. Nombreuses et nombreux ont été révoltés par les images de cette police armée de LBD (lanceur de balle de défense classé comme « arme de de guerre ») se livrant à la chasse aux lycéenEs à Conflans-Sainte-Honorine jeudi dernier, ou par la mise en garde à vue sans aucun motif de jeunes ou de militantEs, souvent syndicaux, arrêtés au hasard des manifestations…
Et la volonté de dissoudre les Soulèvements de la terre, après les scènes de guerre de Sainte-Soline, doit sonner comme un avertissement lancé par le pouvoir à toute volonté de le contester.. Mais nous ne laisserons pas faire !
Cette semaine, toujours en grève et dans la rue
Si le projet de contre-réforme des retraites ne tient plus que grâce à l’autoritarisme et à la répression, au 49.3, aux interdictions et aux arrestations, pour autant nous n’avons pas encore gagné. Cette semaine s’annonce, une nouvelle fois, particulièrement importante. Nous ne savons pas si, ce vendredi, le Conseil constitutionnel va censurer toute ou partie du projet, mais quoi qu’il en soit, cela doit être pour nous l’occasion de franchir un nouveau cap dans le rapport de forces.
Les possibilités d’amplifier la grève, de relancer la reconduction, existent dans bien des secteurs (dans le nettoiement, l’énergie, à la SNCF…), et cela peut se passer ces prochains jours. D’abord en réussissant la journée nationale de grève et de manifestations du jeudi 13 avril à l’appel de l’intersyndicale. Le lendemain, vendredi 14 avril, jour de l’avis rendu par le Conseil constitutionnel, la grève doit être reconduite au maximum, avec des rassemblements l’après-midi sur les places ou devant les préfectures partout où c’est possible.
Quel que soit l’avis du Conseil constitutionnel – qui de toute façon n’est pas plus démocratique que cette Ve république dont il découle – ce vendredi n’est pas le bout du chemin. Nous ne nous arrêterons pas, même si le Conseil constitutionnel valide la loi ! C’est pourquoi nous défendons la perspective d’une marche sur l’Élysée, une manifestation nationale pour nos retraites, contre le pouvoir macroniste qui ne veut pas nous entendre.
Parce que nous ne voulons plus de leurs contre-réformes, parce qu’il y a urgence à construire une alternative en rupture avec Macron et son monde capitaliste, l’heure est à la mobilisation générale pour qu’ils s’en aillent tous !