L’épidémie de Covid-19 continue de se propager en France, mais aussi partout dans le monde. En Italie près de 5000 personnes en sont mortes. Et le nombre augmente beaucoup chaque jour. En France, les chiffres d’infectés ne cessent aussi d’augmenter…
La crise sanitaire est là, il faut que chaque personne la prenne au sérieux afin de se protéger et de protéger les autres.
Dans le même temps, le gouvernement déploie sa politique libérale. La prise de parole de Macron lundi dernier résume bien la façon dont ce pouvoir entend gérer cette grave crise sanitaire. Annonce – tardive – de mesures de confinement… pour celles et ceux qui le peuvent, sanctions et répression pour les autres, nouveaux cadeaux aux entreprises et quasiment rien pour les salariéEs, sans un centime pour le secteur hospitalier, le tout sur une tonalité martiale et menaçante… Masquer leurs propres responsabilités dans le retard pris face à la crise semble être la préoccupation essentielle de Macron et de son gouvernement.
Ces derniers jours, le gouvernement, relayé par différents médias, a multiplié les déclarations stigmatisant les gens présents dans les parcs, les bars et restaurants ou sur les marchés, fustigeant le prétendu manque de solidarité… Pourtant, ce sont Macron et ces gouvernants, qui, il y a peu, minimisaient le danger sanitaire, invitant tout le monde à sortir, à aller voter, s’affichant au théâtre…
En réduisant de façon dramatique les moyens humains et matériels de l’hôpital public, ce pouvoir, à la suite de ses prédécesseurs, empêche le service public de santé de répondre pleinement à l’épidémie. De plus, en multipliant les annonces et mesures contradictoires, en retardant au maximum le confinement, en maintenant contre vents et marées les élections municipales, il a contribué à créer l’illusion que le danger n’est pas si important…
Macron et ses amis servent les capitalistes et les grands patrons, en refusant de contraindre à s’arrêter les entreprises et services non essentiels dans cette situation.
Le confinement oui, mais visiblement pas pour tout le monde ! SalariéEs contraint d’aller au travail, SDF et migrantEs, populations au logement précaire, ce sont toujours les mêmes qui font les frais des choix politiques de ceux d’en haut…
Nous avons vite besoin des mesures d’urgence pour protéger la population !
Inefficace et autoritaire, ce gouvernement n’est pas à la hauteur face à la crise du coronavirus, mettant en danger des centaines de milliers de personnes afin de maintenir la marche de l’économie à tout prix. Des mesures d’urgence à la hauteur s’imposent, elles doivent donc être imposées !
Pour répondre à la crise sanitaire :
- Distribution du matériel médical de protection pour les soignants et les soigés
- Mise à disposition de tests de dépistage gratuits ;
- Augmentation immédiate des budgets hospitaliers (ouverture de lits, recrutements massifs en CDI et revalorisation salariale) ;
- Mise sous contrôle public des industries produisant le matériel médical et réquisition des établissements privés de santé…
- Réquisition des logements vides
Contre les conséquences économiques et sociales qui peuvent être très dures pour le monde du travail :
- Mise à l’arrêt des lieux de production et de services pour les secteurs non essentiels, avec maintien du salaire pour l’ensemble des salariéEs, quelques soient leurs statuts ;
- Respect du droit de retrait pour touTEs les salariéEs en cas de crainte pour leur santé ou celle de leurs proches ;
- Indemnisation intégrale à hauteur du salaire en cas de chômage partiel ou de confinement ;
- Versement du salaire intégral en cas d’arrêt pour garde d’enfant ou protection préventive ;
- Interdiction des licenciements et suppressions d’emploi (y compris les intérimaires et vacataires)…
Nous devons également organiser la solidarité envers celles et ceux en situation de précarité sociale (personnes isolées, sans abri, sans papiers, etc.).
Partout dans la Vienne, comme à Poitiers, nous appelons nos militants et militantes, nos sympathisants et sympathisantes, celles et ceux qui nous lisent, à faire preuve de solidarité. En prenant des nouvelles de leurs proches, de leurs voisins, de leurs collègues ; en rendant des services administratifs, ou faisant les courses des plus fragiles.
Nous appelons aussi à mettre des messages de solidarité ou de revendications à sa fenêtre, à participer aux chants de soutien aux travailleurs et travailleuses à 20h chaque soir à sa fenêtre.
Il faut, avec les organisations syndicales, arrêter le travail où celui-ci n’est pas nécessaire ; et améliorer les conditions de travail, d’un point de vue sanitaire et social, là où le travail continu.
Il faut aussi refuser l’état d’urgence qui limite nos droits et s’oppose à l’idée de démocratie que nous nous faisons.
Nous devons avant tout compter sur nous-même, en exerçant notre pression pour imposer des mesures vitales, parce que nos vies valent plus que leurs profits, que leur système capitaliste !
Poitiers, le 22 mars 2020
Un commentaire sur “Face au Coronavirus, à Poitiers aussi, prenons nos affaires en main !”