Face à l’urgence sociale et à l’arrivée du froid, État et collectivités locales font dans la comm’. Qu’il s’agisse de l’annonce du « Plan Grand Froid », au niveau national, ou de l’ouverture de la Halte Répit, à Poitiers, les dispositifs annoncés sont clairement inadaptés et sous-dimensionnés. Inadaptés, parce qu’il s’agit de fournir des solutions provisoires et jamais pérennes : des hébergements d’urgence, dans un gymnase (en temps de Covid…) ou à l’hôtel (ce qui est extrêmement coûteux) et, dans les deux cas, uniquement pour la nuit. À 7h, tout le monde est renvoyé dans la rue, par des températures négatives (-7 annoncé pour la semaine prochaine). Sous-dimensionnés, il suffit d’ouvrir les yeux : des hommes et des femmes, des jeunes vivent et dorment encore à la rue à Poitiers ! Et c’est seulement grâce à la solidarité militante que la situation n’est pas plus catastrophique.
Pourtant, Emmanuel Macron n’avait-il pas annoncé haut et fort que plus personne de dormirait dehors ? Certes, nous avons eu le temps de comprendre depuis qu’entre les déclarations et les actes du Président, il y a un gouffre. Au niveau municipal, sans grandes illusions, on pouvait avoir l’espoir qu’un changement allait s’opérer dans la prise en charge des plus fragiles. Six mois plus tard, les associations ne peuvent que faire le constat que rien n’a véritablement changé : on continue à « gérer » les plus démunis a minima.
Pourtant, pendant la campagne électorale, Poitiers collectif clamait que « chaque humain a le droit de vivre dans la dignité », annonçait vouloir « faire vivre l’accueil inconditionnel de proximité» et expliquait que « cet engagement commence par nous, à l’échelle locale, car des moyens d’agir existent ».
Oui, des moyens existent ! Des moyens légaux, à commencer par la réquisition des logements vides. Comment les élu.e.s de Poitiers Collectif peuvent-ils justifier leur inaction dans ce domaine ?
Une nouvelle fois, le NPA exhorte la mairie de Poitiers de demander à la préfecture, comme la loi l’y autorise, la réquisition des logements vides et la mise à l’abri pérenne de toutes les personnes à la rue, quelle que soit leur situation.
Poitiers, le 10 janvier 2021.