Après avoir radicalement modifié la politique de ramassage des déchets (en passant de 4 ramassages à 1 seul dans certains quartiers pour les poubelles noires, sans mise en place réelle de composts ou de bacs, et avec l’absence de passage parfois sur une semaine entière) la municipalité EELV/PCF/Génération·s vient d’annoncer la fermeture de la Résidence autonomie Édith Augustin et de la crèche familiale. 32 salarié·es sont impacté·es par cette décision. Plus de 100 personnes, seniors ou enfants, sont aussi concernées par les fermetures.
Dans le même temps, les tarifs de restauration scolaire vont augmenter de 4,2% et les prix des parkings vont également être revus à la hausse. Pourtant les prix en vigueur avant cette augmentation sont déjà très élevés ! Et cette augmentation des prix du stationnement, si elle est justifiée (par la mairie) par l’urgence écologique de ne plus prendre sa voiture, est totalement incohérente puisqu’en plus de reposer d’abord sur les plus pauvres (les riches se fichent de payer plus cher le parking), elle n’est pas corrélée à une amélioration de l’attractivité des transports collectifs : le service de bus reste très mauvais et les prix ne baissent pas… ils augmentent même ! Rien de tel pour pousser les gens vers la voiture…
Ces choix politiques vont – en plus d’impacter la vie de beaucoup de poitevin•es comme expliqué plus haut – accentuer la crise sociale et les grandes difficultés de nombreuses familles qui souffrent déjà beaucoup de l’inflation et des salaires et pensions qui ne suivent pas.
Lors des municipales de 2020 nous l’avions annoncé : aucune gestion de gauche n’est possible dans ce système, encore moins dans des collectivités locales qui voient l’état baisser régulièrement ses financements, et surtout pas dans une logique de « continuité » avec la politique du PS.
Pourtant les classes populaires sont en droit d’attendre des actes d’une municipalité de gauche : la gratuité des cantines et des transports, de véritables services publics de la petite enfance, de la dépendance, de la collecte et de la traite des déchets, des déplacements doux… Une politique qui, au lieu de compliquer la vie, l’améliore concrètement, en mêlant mesures sociales et écologiques. La mise en place de la gratuité des bus irait dans ce sens.
Mais pour cela il faudrait que les élu•es de gauche, plutôt que de reprendre la novlangue néo-libérale comme le fait la maire de Poitiers citée dans Centre Presse, acceptent de mener les combats avec la population, contre l’état et contre le patronat, pour arracher de nouveaux droits. L’excuse de « l’écologie » ou de l’idée tatchérienne selon laquelle « on ne peut pas faire autrement », pour faire passer des pilules qui pèsent toujours plus sur les mêmes, celles et ceux d’en bas, ne tient plus. Sinon, pour elles et eux, à quoi bon voter à gauche ?
Le NPA est en opposition totale avec ces choix politiques et apporte son soutien aux salarié•es impacté•es par ces décisions prises par en haut. Nous soutiendrons toutes les initiatives de lutte qui iront dans le sens d’une amélioration des services publics, autant pour ce qui concerne les bénéficiaires (gratuités, développement des services) que pour l’amélioration des conditions de vie des travailleuses et travailleurs (embauches, salaires…).
Poitiers, le 4 février 2023.