Deux projets de méga-bassines, concernant 15 cratères, viennent d’être annulés par la justice administrative. Les deux bassins concernés sont ceux de l’Aume-Couture en Charente et de la Pallu dans la Vienne.
C’est une victoire pour les opposantEs, dont le NPA, qui depuis des années militent contre ces infrastructures destructrices de l’environnement. Comme nous le relations dans une vidéo réalisée cet été, sur la commune de Longré (bassin de L’aume-Couture justement), les bassines amplifient les phénomènes de sécheresse. Les territoires sont détruits et deviennent de plus en plus invivables. Ce fut d’autant plus le cas cet été où plusieurs canicules se sont succédées et où il est devenu impossible de trouver des îlots de fraicheur.
Revoir la vidéo : https://youtu.be/RDOBeKmtUDY?si=dPiQoSrJszpTv9o7
Alors que nous sortons d’un mois de septembre où les températures sont largement, en moyenne, à 14 degrés au dessus des normales de saison, le tribunal administratif de Poitiers a pointé du doigt le caractère anti-écologique des méga-bassines. Il faut dire que le Poitou-Charentes a été particulièrement touché par les hautes chaleurs de l’été indien.
Comme le constate l’arrêté du tribunal, le projet charentais aurait vu une augmentation drastique des pompages d’eau dans les nappes, à 1,41 millions de mètres cubes d’eau. Ce qui, pour quiconque connaît le territoire, paraît incongru.
Pour le projet de la Pallu dans la Vienne, le retour est encore plus acide et démontre ce que nous disons depuis des mois : « Compte tenu du surdimensionnement du projet et au regard du contexte hydrologique local et des effets prévisibles du changement climatique, le tribunal a estimé que la préfète de la Vienne avait, en autorisant ce projet, entaché son arrêté d’une erreur manifeste d’appréciation dans la mise en œuvre du principe de gestion équilibrée et durable de la ressource en eau défini à l’article L. 211-1 du code de l’environnement ». En effet, nous sommes ici dans une bataille politique et non scientifique. Les préfets et autres dirigeants savent bien que leurs bassines sont néfastes mais ils veulent à tout prix les construire afin de garantir les bénéfices d’un modèle agricole complètement à la dérive et en pleine crise.
Nous pouvons être vraiment satisfaits de cette décision qui nous donne un point d’appui, même si nous devons demander l’arrêt de tous les projets de méga-bassines. Nous devons également révolutionner complètement le modèle de production agricole, en finir avec le productivisme et l’industrie de la viande. La lutte continue !
Alexandre Raguet