Dans la nuit de mercredi à jeudi, Poutine a annoncé le lancement d’une « opération militaire » en Ukraine. Celle-ci est partie des forces armées terrestres ou maritimes stationnées dans les trois zones frontalières de l’Ukraine. L’objectif de cette guerre, puisqu’il faut bien la nommer ainsi, serait selon Poutine la « démilitarisation » et la « dénazification » de l’Ukraine — non sans en avoir dépecé et annexé des territoires dont on ne sait pas, à ce jour, jusqu’où ils s’étendront. En réalité, cette aventure militaire est celle d’une puissance impériale qui cherche à répondre à deux objectifs : contre l’autodétermination de l’ensemble des populations ukrainiennes et contre la volonté d’extension de l’OTAN dirigée par les USA.
Depuis plusieurs jours, la situation s’était tendue et radicalisée, les provocations répondant aux surenchères, jusqu’à la guerre que nous connaissons depuis quelques heures.
Il y a tout d’abord eu l’envoi d’une pseudo « force de paix » au sein des territoires préalablement reconnus comme indépendants des républiques fantoches de Louhansk et Donetz (sur un tiers du Donbass), ce qui a de fait mis fin à toute politique d’actualisation des accords de Minsk et, au-delà, à toute possibilité pour les populations d’Ukraine de décider de leur propre sort.
Les bombardements de plusieurs villes de l’Ukraine — dont Kiev la capitale, Odessa, Kharkiv ou encore dans l’ouest du pays, non loin de la frontière avec la Pologne — marquent un saut qualitatif dans une dynamique guerrière dont personne ne peut dire jusqu’où elle peut aller. Les gardes-frontières ukrainiens ont de plus annoncé que les forces terrestres russes sont bien entrées dans le pays.
Et comme toujours, ce sont les peuples qui payent le prix des guerres. Ainsi, outre la quarantaine de morts dans l’armée ukrainienne annoncée par Kiev, la mort d’une dizaine de civils est le signe annonciateur de la catastrophe à venir.
La politique des grandes puissances occidentales montre combien l’extension de l’OTAN et les sanctions contre la Russie sont inefficaces et dangereuses. Il ne peut y avoir de solution militaire au conflit ukrainien, au risque d’un recours au nucléaire et d’un embrasement de la région sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. La guerre sans merci pour l’énergie menace tous les peuples.
Nous condamnons l’agression militaire que la Russie de Poutine vient de lancer contre l’Ukraine, qui ne peut avoir aucune justification. Nous dénonçons aussi les politiques de maintien et d’extension de l’OTAN depuis 1991 (après donc la dissolution du Pacte de Varsovie) qui manifeste, tout comme la logique de grande puissance russe, les ambitions impériales des USA et de leurs alliés, au mépris des droits des peuples. Nous soutenons les forces sociales et politiques qui, en Ukraine, se battent à la fois contre le mépris poutinien du droit à l’autodétermination, contre la privatisation de leur pays par des oligarques et contre leur régime antidémocratique.
Nous appelons à construire une mobilisation internationaliste solidaire des populations ukrainiennes contre toutes les politiques qui les agressent, pour la démilitarisation des relations internationales.
- Pour le retrait de toutes les forces russes d’Ukraine ;
- Pour l’arrêt immédiat de l’extension de l’OTAN et, au-delà, pour son démantèlement ;
- Pour l’annulation de la dette qui pèse sur l’Ukraine ;
- Pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, seule condition qu’un véritable processus constituant démocratique puisse voir le jour dans la région.