L’accord électoral que nous recherchons les un-es et les autres n’est pas anodin. Il n’est pas un accord de plus, pour une élection de plus. En effet, le contexte général est historique, mélangeant des crises systémiques qui partagent toutes une même relation à l’immédiateté. Une crise écologique dont on sait que le point de non-retour est déjà franchi, mais qu’il s’agit maintenant de réparer, avant que l’irrémédiable ne soit atteint. Une crise économique dont les premières victimes ne datent pas de la Covid 19, mais qui partagent avec ce virus, le lien de causalité profond avec le système capitaliste. Une crise politique, faite d’incompétences, d’orgueil, et surtout, de projets antagonistes où l’utilisation usurpée de valeurs communes ne cachent pas un réel mépris de classe. Il est urgent de trouver une alternative au système capitaliste.
Que vient faire cet « électoralisme » régional dans tout ça ?
Nombreux-ses sont ceux et celles qui se détournent de plus en plus du jeu électoral représenté par cette forme de démocratie représentative. Le système politique, et plus globalement l’ensemble des corps intermédiaires, ne représentent plus des contre-pouvoirs suffisamment fiables et efficaces pour modifier substantiellement les conditions générales de vie de la population. Pourtant, avec 3,2 milliards de budget, la région Nouvelle Aquitaine a les moyens de modifier radicalement les choses, si tant est qu’on décide de réelles ruptures politiques. C’est l’objet de notre recherche d’unité. Montrer que d’autres choix sont possibles, que ce soit au niveau des mesures proposées mais également au regard de la méthode utilisée. Notre volonté de transparence, nos principes sur la question du cumul des mandats, sur le 2e tour ou sur la place donnée au mouvement social, ne sont pas à considérer comme des lubies mais au contraire, comme notre boussole politique.
Cumul or not cumul ?
On pourrait inscrire dans un statut de l’élu un premier article qui pourrait dire «L’article 1er met fin au cumul des mandats dans l’espace et dans le temps, quel que soit le statut des mandats », car comme nous vous l’avons dit, se proposer à une élection, recueillir les suffrages de nombreuses personnes, nécessite pour nous d’honorer le rôle qui nous a été confié. Nous sommes donc pour assumer un mandat jusqu’à son terme et bien évidemment, contre leur cumul.Mais dans la démarche qui est la nôtre, dans l’exigence que nous mettons à réussir cette unité, cela ne peut pas être une exigence indépassable.Nous vous proposons donc d’écrire publiquement notre démarche, tout d’abord avec le paquet commun concernant le refus du cumul de mandats dans l’absolu, et nos principes partagés sur le statut de l’élu-e. Puis, nos divergences argumentées, celle où vous développez l’idée de l’utilité d’un siège dans une collectivité plus importante, et la nôtre qui est de terminer son mandat quel qu’il soit. Cela montrera notre méthode d’accord unitaire et donnera de plus, un débat politique utile à mener publiquement.
Rendre publique notre démarche.
Nous avançons pas à pas et notre volonté de rendre compte de chaque étape s’est construite de la même manière. Nous recherchons la nécessité de ne pas avoir plusieurs discours entre militant-es du NPA de Nouvelle Aquitaine engagé-es dans la démarche, ou avec nos instances nationales ou la FI et les citoyen-nes engagé-es. Notre démarche n’est pas sans attirer l’attention, et bien évidemment, pas que de personnes bienveillantes. Mais ceux et celles que nous voulons convaincre en priorité, ne sont pas nos « faux ami-es », mais les milliers d’individus qui nous rangent dans le même panier de crabes. Nous devons donc montrer « patte blanche » pour gagner ce début de reconnaissance et nous pensons que la sincérité paie.
Le 2e tour. Une position de principe ?
Sur la question du deuxième tour, vous nous avez expliqué que cela n’était qu’une question de principe, vu que le nombre de scenarii possibles étaient gargantuesque. Nous avons avancé les arguments que seules deux options n’étaient concernées au final. La première est celle relative à un score insuffisant pour être au 2e tour sans fusionner. C’est donc le débat sur la fusion « technique » et nous savons que nous avons des points d’accord sur cette manière de gérer la question de la proportionnelle. Mais la question de avec qui on fusionne à tout de même son importance, sinon, nous pourrions proposer cette fusion à n’importe quelle autre liste. Nous devons donc trancher ce débat entre nous. Pensons-nous nécessaire de marquer une rupture avec EELV qui a largement fait le choix d’un accompagnement du capitalisme, et qui a dans sa pratique structurelle, un comportement d’arrivisme politique ? La seconde option est celle où la fusion permettrait de gagner la région, et donc pour être clair, dans une configuration où l’addition de EELV et notre liste battrait celle de Rousset. Vous envisagez donc possible que dans ce cas de figure, la fusion ne se ferait pas naturellement entre Rousset et EELV, et vous pensez également politiquement possible de gouverner une région avec ces derniers ? Pour ce qui nous concerne, cette perspective n’est pas envisageable. Non pas, par sectarisme, mais par nécessité de démontrer que le capitalisme vert d’EELV, est incompatible avec les mesures environnementales vitales et nécessaires d’aujourd’hui.
Révolution citoyenne et luttes sociales.
Nous vous avons clairement dit que nous avions conscience du rapport de force entre les différentes composantes, et qu’il fallait à la fois en tenir compte, tout en se préservant de toutes formes de dirigisme. La question de la construction de la liste et des places éligibles n’est pas la partie la plus enthousiasmante de nos débats, et pourtant, elle cristallise quelques tensions. Il faut en premier lieu se donner les moyens de trouver ensemble des personnes issues du mouvement social, acceptant cette aventure commune, avant de se « déchirer » sur telle ou telle circonscription. Alors seulement, nous pourrons discuter de nos chapelles. Il semble que la fourchette base qui vous donnez est celle de l’élection de 12 à 14 élu-es, et c’est donc à partir de cette base que nous allons décider de sa répartition. A cela se rajoute les têtes de liste départementale et la tête de liste régionale. Pour cette dernière, nous avons déjà donné notre avis. La répartition suivante est donc une question de cohérence, celle du pluralisme de notre groupe et donc de ses convergences bénéfiques. En pleine période de confinement autoritaire, des luttes et des mobilisations poussent un peu partout, et ce n’est pas la perspective d’une élection régionale qui va les amoindrir. Nous ne devons pas faire une campagne hors sol. Il est donc nécessaire de nous appuyer sur les secteurs mobilisés et de rechercher ensemble des candidat-es potentiel-les.